Etat d'urgence et réduction des libertés au Tchad
Le président tchadien Idriss Deby Itno a instauré, le vendredi 15 février 2008, l'état d'urgence sur toute l'étendue du territoire national, a annoncé un décret président publié le même jour à N'Djamena.
Cette mesure autorise les forces de l'ordre à procéder à des arrestations et perquisitions sans mandat tout en renforçant les contrôles sur les axes routiers et les aéroports.
Les réunions à caractère politique sont désormais soumises à une autorisation préalable alors que la censure est de rigueur dans les médias, selon le décret présidentiel.
La France, dans une réaction rendue publique ce samedi 16 février, a souhaité que l'état d'urgence ne puisse pas porter atteinte à l'Etat de droit et restreindre les libertés d'expression et d'opinion.
Depuis le retrait des rebelles de la capitale tchadienne, le 3 février, le climat est plutôt à la confusion et à l'insécurité à N'Djamena où l'on assiste à une vague de répression contre les opposants politiques.
Plusieurs journalistes et des membres de la société civile sont entrés dans la clandestinité ou se sont réfugiés dans les pays voisins, après avoir échappé, pour certains, à des tentatives d'enlèvement ou reçu la visite des hommes armés à leur domicile.
La Radio FM Liberté et le journal Notre Temps ont été fermés par le ministre de l'Intérieur.
L'Observateur et le journal pro-gouvernemental Le Progrès, dont le propriétaire, Mahamat Hissène, est le directeur du cabinet civil du président Deby, sont les deux journaux que l'on pouvait trouver cette semaine dans les kiosques à N'Djamena.
L'état d'urgence, l'insécurité et la répression contre les opposants politiques dont certains ont été arrêtés par la garde présidentielle alors que d'autres sont portés disparus, rendent presque impossible le travail de la presse indépendante.