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Transcrit de l'interview du Dr Ibni Oumar recueillie par RFI

Publié le par Comité de soutien aux opposants tchadiens

ibni

Rfi : Ibni Oumar Mahamat Saleh Bonjour!

Bonjour

RFI : De qui vous sentez vous le plus proche ? Du président ou de la rébellion?

 

Rires! Ni de l’un, ni de l’autre

RFI : Vous n’avez pas une petite préférence quand même?

Je vous ai très bien répondu ni de l’un, ni de l’autre. Nous nous sommes sur une autre ligne. Nous, ce que l’on cherche depuis des années, c’est que l’on arrive quand même à faire au Tchad des élections démocratiques. À chaque fois donc, c’est des fraudes massives et depuis nous nous sommes investis pour qu’il y ait des conditions minimales de transparence. C’est ça notre voie. Et donc la prise de pouvoir par des armes c’est quelque chose que nous condamnons.

RFI : Donc vous condamnez la tentative des rebelles la semaine dernière sur N’djamena?

C’est tout à fait clair ! Nous condamnons la prise de pouvoir par les armes, mais il faut aussi être clair, nous condamnons par la même force sa confiscation par les armes. Ce qui est un peu le cas aussi maintenant.

RFI : Alors Malgré l’offensive rebelle de la semaine dernière et malgré vos nombreuses démarches, le président refuse toujours de repousser la date de la présidentielle qui est fixée au 3 mai prochain. Est ce que vous n’êtes pas un peu découragés?

Découragé! non! On n’est jamais découragé dans ce que nous faisons. La lutte politique c’est une lutte de longue haleine. Ce que l’on constate, c’est qu’il y a une fermeture complète, donc de la porte du dialogue et ça par la faute du président Deby. Donc nous continuions notre lutte. Il est clair que ces élections qui sont prévues là, c’est vraiment surréaliste le pays est en état de guerre, la ville de N’djamena même, dans certains quartiers, c’est une sorte d’état de siège qui ne dit pas son nom. Et c’est une élection Où on peut dire quand même que c’est Deby contre Deby. Donc il serait bon et ce n’est jamais trop tard qu’on revienne à des sentiments normaux et que l’on puisse dire que, non, on a trop fait du mal à ce pays là et on arrête le processus électoral. On s’engage dans la discussion avec les autres tchadiens à fin de voir qu’est ce qui ne va pas et trouver une porte de sortie. Je dirais même qu’au contraire, l’élection du 3 Mai va aggraver la crise et va nous plonger dans une guerre civile généralisée.

RFI : Malgré toutes vos démarches la communauté internationale n’a pas fait grand-chose pour persuader Idriss Deby Itno de dialoguer avec vous. Est ce que la bataille de N’djamena peut changer quelques chose?

Bon le fait qu’il y ait la crise, disons la guerre, pourrait peut être amener les partenaires à faire plus de pressions puisque le conseil de paix et de sécurité de l’Union Africaine lors de sa séance, donc de la semaine dernière, a dit qu’il faut une solution politique au problème que connaît le Tchad. Le fait quand même que le conseil de paix s’est sérvi de cette question là c’est quand même important. En tout cas il faudrait suivre.

RFI : Donc vous placez vos espoirs dans L’Union Africaine?

Bon ! L’union africaine appuyée par le reste de la communauté internationale.

RFI : Que pensez-vous du rôle de la France actuellement?

Donc nous pensons que la France n’a pas vraiment pleinement joué son rôle. C’était la seule puissance qui pouvait, à notre avis en tout cas, amener tous les tchadiens de tous les bords à s’asseoir parce qu’elle a une puissance militaire qui peut dissuader les uns et les autres. Ça c’est regrettable.

Que pensez-vous du soutien logistique que l’armée française a apporté à l’armée tchadienne la semaine dernière?

Bon! Ce que je dis ce qu’ils auraient dû plutôt nous amener à nous asseoir au lieu de nous aider à nous entretuer.

Alors, si la France a apporté un soutien, c’est notamment parce qu’elle soupçonne le soudan d’aider les rebelles tchadiens. Est-ce que de fait l’appui de Khartoum aux rebelles n’est pas un tout petit peu encombrant pour ceci et ne nuit pas à leur crédibilité?

Vous savez pour le tchadien en tout cas Mr. Idriss Deby est venu au pouvoir grâce ou par l’aide du soudan également. C’est la même. Donc ça, ça n’émet pas outre mesure les tchadiens hein.

Mais de fait, est-ce que le soudan ne soutient pas les rebelles du FUC?

On ne peut pas faire une telle percé sans un appui quelconque. Nous sommes dans une situation Où tous les deux s’accusent mutuellement de soutenir leurs rebelles, c’est pour ça qu’il y a eu cette réunion de Tripoli non? Où ils ont signé et reconnu que chacun soutenait les rebelles de l’autre et qu’ partir de maintenant s’abstiendrait à le faire. L’accord de 10 février indique clairement cela non. Mais la question de fond est quand même une question tchadienne.

Ibni Oumar Mahamat Saleh merci !

Publié dans CPDC

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